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Aujourd’hui, 19°C sous un soleil radieux, et visite guidée du quartier gay : Castro, avec un guide très local ! La rue principale est ornée des drapeaux arc-en-ciel. En 1978, lorsque Gilbert Baker conçoit le drapeau, il y 8 couleurs : rose (sexualité), rouge (vie), orange (guérison), jaune (énergie, soleil), vert (nature), turquoise (art), indigo (sérénité, harmonie), violet (spiritualité). Le rose et le turquoise ont été enlevés, l’indigo remplacé par du bleu marine, pour des raisons économiques : ces couleurs étaient difficile à avoir. Le drapeau est donc resté avec ses 6 couleurs.

Premier bâtiment notable de la rue, l’immense cinéma portant le même nom, construit par un industriel de la confiserie qui y voyait une opportunité pour y vendre encore plus de sucreries. Programmation pointue et parfois loufoque, le kiosque qui accueille la billetterie a été rénové il y a quelques années…

Castro était un quartier catholique irlandais avant les années 70, qui s’est peu à peu transformé en quartier homosexuel avec ses bars, ses boîtes, ses magasins fétichistes… et son mémorial pour celui qui a oeuvré énormément pour la cause gay : Harvey Milk.

Square, école, magasins, de nombreux endroits célèbrent celui qui fut le premier homme politique ouvertement gay, travaillant pour les droits de tous – et pas seulement pour les homosexuels. Harvey Milk fut assassiné en 1978, mais son héritage est toujours vivant…

Aujourd’hui, dans le quartier, on y croise des rassemblements de gays allant faire du vélo, de nombreux chiens, des vitrines avec des Barbies anatomiquement correctes, quelques nudistes qui protestent encore, et des enseignes qui adorent jouer sur les mots…

Hot Cookie vend des cookies et non pas des slips, mais les murs sont couverts d’acteurs porno portant ce slip rouge… Les cookies sont délicieux ! Les restaurants et bars du quartier m’ont l’air assez alléchants…

Après avoir suivi une visite guidée ce midi dans les rues de mon quartier, je suis presque incollable sur un des emblèmes de San Francisco : les maisons victoriennes, construites entre 1870 et 1900 environ…Premier style : italianite, rien à voir avec l’Italie, avec des maisons construites entre 1870 et 1880 comme celle de la photo au-dessus : large corniche mais pas de toit derrière – effet de style pour paraître plus impressionnant – et de grandes vitres allongées en demi-hexagone. Deuxième style : stick. Les baies vitrées sont rectangulaires, avec quatre vitres – deux en façade et une de chaque côté, un plus grand porche pour la porte d’entrée, et une corniche plus élaborée que celles de style italianite.Troisième style, le Queen Anne. C’est à ce style qu’appartiennent les fameuses maisons d’Alamo Square sur Steiner Street, ces 6 maisons construites par Matthew Kavanaugh, entre 1892-1895. Elles sont de style Queen Anne Rowhouse, c’est-à-dire des maisons construites en rang. Un vrai toit, des larges vitres, des éléments décoratifs élaborés et variés, des frises appelées « dentils », qui sont une suite de petits rectangles, des consoles (ou corbeaux) ornementées à chaque angle, un pignon.  

Le style Queen Anne est aussi celui des maisons avec tourelles, avec un toit appelé « chapeau de sorcière ». Le fronton est ornementé, une partie de la façade est recouverte de morceaux en forme d’écailles, les vitres sont rectangulaires, les couleurs vives… Cette maison construite en 1891 a été habitée par le violoniste Yehudi Menuhin lorsqu’il était enfant…

Il y a de nombreuses maisons victoriennes qui ont été construites à la fin du 18ème siècle, et beaucoup ont résisté aux séismes, incendies, plans d’urbanisme divers, réhabilitations et promoteurs immobiliers !

Peer Gynt est une pièce du dramaturge norvégien Henrik Ibsen, datant de 1867. Mais comme la pièce n’a reçu qu’un accueil mitigé, Ibsen demande au compositeur Edvard Grieg de la mettre en musique et la pièces est jouée avec succès en 1876. D’autres compositeurs se sont emparés du texte et ont composé une partition, tel Alfred Schnittke ou plus récemment, Robin Holloway. Le morceau le plus connu est sans doute « Le matin ».

J’ai assisté ce soir au Davies Symphony Hall à une représentation de Peer Gynt, avec la plupart des morceaux de la partition de Grieg, et quelques extraits des partitions de Schnittke et Holloway. Une partie était mise en scène avec des comédiens, mais c’est la musique qui tient en haleine, et elle seule aurait suffit…

J’ai vu ce soir le film de Luis Bunuel de 1970, Tristana, avec Catherine Deneuve, au cinéma. C’est une version restaurée, distribuée dans quelques cinémas d’Amérique du Nord, dont celui le plus proche de chez moi, l’Opera Plaza Cinema.

L’offre cinématographique de San Francisco m’a l’air assez diversifiée, je vais pouvoir voir des films de toutes sortes ! L’Opera Plaza Cinema fait partie du groupe Landmark Theatres, qui possède un autre cinéma sur Embarcadero, et qui propose des films d’art et d’essai et de nombreuses rétrospectives…

Ici, dans les rues, on voit vraiment toutes sortes de véhicules roulants, plus ou moins en état de marche… Celui-ci est un camion Ford qui doit dater des années 50 ou 60, garé près d’Alamo Square. Notez les roues : dans les rues en pente de San Francisco, il est impératif – sous peine d’amende – de tourner ses roues vers le trottoir si la rue descend, et vers l’autre côté si la rue monte… dans une ville où certaines rues peuvent avoir une pente de près de 20%, il vaut mieux prendre quelques précautions…

Temps et ambiance de grisaille ce week-end. Hier samedi, c’était le déluge, aujourd’hui dimanche, ciel bas et crachin… le sapin sur Pier 39 semble bien seul ce matin, alors que d’habitude, l’endroit regorge de monde. Même les lions de mer semblent avoir déserté l’endroit, d’habitude si bruyants et nombreux, à se battre, se mordiller, se pousser… Mais quelques bateaux dans la marina ont quand même sorti les décorations gonflables… J’ai passé la journée à faire du shopping, les magasins étaient loin d’être surchargés… J’attaque la dernière semaine avant les vacances de Noël !

Encore une tradition ici, après Casse-Noisette, place au Messie de Haendel, joué aussi tous les ans à la même époque depuis 1925, cette fois au Davies Symphony Hall, très belle salle, décorée pour l’occasion de sapins et de couronnes à tous les étages. Sur scène, le San Francisco Symphony Orchestra, le San Francisco Symphony chorus, et quatre jeunes solistes pour interpréter cet Oratorio du 18ème siècle… Magnifique évidemment, avec le public qui se met debout à la fin de la deuxième partie pour le Halleluiah. C’est une tradition dans le monde anglo-saxon…

 

 Fort Mason est un ancien terrain militaire, dont les premières installations datent de la guerre de Sécession (1861-1865), puis bâti à la fin du 19ème siècle, afin de devenir le premier port de guerre stratégique du Pacifique jusqu’au milieu du 20ème siècle.  Les baraquements abritent aujourd’hui un centre communautaire, des halls d’expositions, une librairie, des cafés… un marché s’installe sur la place le dimanche et les promeneurs vont et viennent sur la colline. Une auberge de jeunesse est installée sur les hauteurs dans une ancienne habitation d’officiers.On y côtoie la statue immense du député Philip Burton, qui en 1972 a défendu la création d’un parc national appelé « Golden Gate Recreation Area », afin de protéger la région autour du pont. Ou la statue de la Madone version Benny Bufano, tout en granit. Les porte-containers en direction du port d’Oakland croisent les voiliers d’un autre temps… Inutile de préciser qu’il fait un temps magnifique !

Soleil couchant avec vue sur le Golden Gate Bridge à Crissy Fields, juste après la marina de San Francisco. C’est une plage où les chiens se promènent librement, où les amoureux viennent admirer la vue et où l’on voit parfois de drôles d’embarcations sur l’eau…

Ce soir, un ballet traditionnel de Noël : Casse-Noisette, par le ballet de San Francisco, chorégraphie d’Helgi Tomasson. Il y a des performances de Casse-Noisette tous les hivers depuis 1944, et c’est très familial…

De très beaux tableaux, notamment la danse des flocons de neige, de très beaux costumes et de bons danseurs, mais version un peu lente par rapport à la version de George Balanchine vue à New York il y a quelques années… Mais c’est toujours très agréable à regarder !